PRÉSIDENT du Confidustria Vincenzo BOCCIA Nécessite de travailler en collaboration avec la CGEA pour éliminer les obstacles qui ralentissent nos relations

Vous allez entreprendre une visite la première du genre en Algérie, dans quel cadre elle s'inscrit et quelles sont ses objectifs et finalités?

Cette visite et la participation d’une délégation d’entreprises italiennes aux MED BUSINESS DAYS constituent la première étape du Roadshow organisé par BUSINESSMED dans le cadre du projet régional EBSOMED.

L'initiative s’inscrit dans les activités organisées par Businessmed et vise à renforcer la collaboration parmi les Fédérations membres de la Région méditerranéenne.

Cette visite sera aussi l’occasion pour stimuler les relations économiques et industrielles et promouvoir des activités de networking parmi nos associations et entreprises, en particulier PMEs et start-up, de différents pays européens et de la rive sud.

L'objectif est donc de dépasser la logique de la coopération bilatérale et renforcer le processus d'intégration économique de la Région avec une approche multilatérale.

Vous représentez la plus importante et plus ancienne organisation patronale en Europe étant créé en 1910, en l'occurrence la Confidustria, quelle est le rôle qu'il lui est consigné dans une conjoncture économique et politique sensible en Italie et même en Europe

Confindustria est la principale association qui représente les entreprises de fabrication et de services en Italie. Le rôle de notre Organisation est de protéger les intérêts du secteur privé  et de favoriser son affirmation en tant que moteur de croissance économique, sociale et civile.

Confindustria s’emploie activement à définir des objectifs communs avec le monde de l’économie et des finances, l’administration publique et les partenaires sociaux aux niveaux national, européen et international.

La définition d’une politique industrielle au niveau européen est aussi prioritaire et notre délégation à Bruxelles représente le point de référence pour représenter et valoriser les intérêts de l’industrie italienne au sein des Institutions Communautaires.

Quelle perception faites vous du rôle de la Confidustria qui regroupe plus de 120.000 entreprise dans la promotion d'une coopération multilatérale et d'un apport conséquent pour l'entreprise et l'investissement dans le sud de la méditerranée dont l'Algérie qui est confronté à des défis qui touchent la rive nord en terme de retombées sociaux économiques?

Confindustria soutient le partenariat industriel en tant que levier de co-développement. La croissance économique est toujours basée sur des valeurs communes et  Confindustria, avec 160.000 membres, peut être un acteur clé pour encourager le développement des chaînes de production de notre système industriel.

Nous estimons également que la collaboration entre les rives sud et nord de la Méditerranée devrait être revue en renforçant le partenariat industriel parmi nos entreprises pour créer de la valeur collective.

Le plus grand atout du système industriel italien est le know-how, son savoir-faire, grâce auquel nos entreprises peuvent jouer un rôle décisif pour une croissance économique durable et la création d'emploi dans les pays d'Afrique et du voisinage européen et tour cela est possible si on renforce les partenariats au sein de l’espace méditerranéen surtout parmi ces pays, comme l’Italie et l’Algérie, qui ont déjà des collaborations à un niveau très avancé.

Confindustria est fortement convaincue de la nécessité de poursuivre des initiatives centrées sur le partenariat industriel, à un tel point que nous y avons dédié celui qui sera notre principal évènement pour l’année 2019, ainsi que le premier évènement national de partenariat industriel, CONNEXT.

CONNEXT représentera une importante occasion de rencontre, de networking et de discussion pour nos entreprises et une attention spécifique sera dédiée à la rive sud de la Méditerranée.

Comment concevez vous la relation établie au sein de Businessmed avec la CGEA, ainsi que la valorisation d'une coopération multilatérale pour un espace méditerranée qui garantie une prospérité partagée?

La collaboration au sein de Businessmed avec le CGEA et avec toutes les organisations partenaires est extrêmement importante pour nous et le projet Businessmed devrait être une priorité à l’ordre du jour de toutes les organisations membres.

Confindustria a toujours insisté sur la nécessité de renforcer l'approche multilatérale pour promouvoir nouveaux projets de partenariat industriel non seulement dans la Région méditerranéenne.

En particulier, il est prioritaire de travailler avec l’Afrique, et pas seulement pour l’Afrique, pour établir un partenariat industriel fort en profitant des nouveaux instruments de coopération européenne qui encouragent les investissements et les partenariats industriels du secteur privé.

La valorisation du secteur privé peut contribuer de manière significative à la croissance et au développement durable de l’Afrique et Businessmed doit représenter le véhicule pour stimuler les membres à créer de nouvelles collaborations dans les pays africains.

Lors de votre investiture en 2016 vous avez annoté que Entreprises et culture sont au fait bien plus proches de ce que l’on pense;  et tout investissement pour la culture contribuera à la croissance de notre pays. Nous croyons en tant qu’entrepreneurs que la cultur0e est un moteur du développement aussi bien humain qu’économique».Comment peut on prévaloir cela dans l'espace méditerranéen qui vit sous un optique de répulsion attraction et de brassage et multiplicités conflictuelles?

Il n'y a pas d'entreprise sans culture. La compétence de nos entreprises est strictement liée au tissu culturel de chaque pays et investir dans la culture signifie investir dans la compétitivité d’un système industriel.

Nous vivons dans une époque où la croissance des entreprises passe par la capacité de se démarquer sur le marché et de gagner son confiance; lorsqu'on choisit d'investir dans la culture et la créativité, l'entreprise se positionne de manière forte et reconnaissable même sur les marchés internationaux.

Investir dans la culture, c'est aussi renforcer les liens de confiance avec les communautés locales et surmonter les conflits qui animent souvent nos territoires. Pour cette raison, il est très important de lancer une réflexion plus approfondie sur le thème de la culture au sein de Businessmed et de développer de nouvelles stratégies dans ce sens.

Dans les dernières années, le programme européen de "Capitale européenne de la culture", par exemple, a permis à de nombreux territoires de transformer complètement leur base culturelle et leur visibilité internationale. Confindustria a souvent collaboré à ce programme afin de mettre en évidence la capacité de la culture d’un territoire comme véhicule d’innovation entrepreneuriale, cohésion et compétitivité.

Il serait utile de réfléchir à la possibilité d'étendre ce programme également au niveau méditerranéen et de lancer une réflexion au sein de Businessmed sur le thème de la culture et de la compétitivité.

Quelles perception faite vous du marché algérien et des possibilités de promouvoir un partenariat fécond gagnant gagnant d'autant qu'une délégation de 40 entreprises vous accompagnent et que beaucoup d'entreprises italiennes travaillent en Algérie? La CGea pourra elle être un partenaire de choix dans cette optique?

L’Algérie et l’Italie sont l’un pour l’autre des partenaires économiques et commerciales importants, avec 6 milliards d’euro d’échanges dans la période Janvier-Août 2018 et nombreuses entreprises italiennes présentes dans le marché tels que ASTALDI, ANAS, PIZZAROTTI, SALINI IMPREGILO.   

Dans le cadre des projets de coopération internationale et de promotion de l’internationalisation de nos entreprises, Confindustria accorde une grande priorité au marché algérien et nous sommes convaincus que la diversification de l’économie algérienne représente une grande opportunité non seulement pour renforcer les partenariats industriels mais aussi pour garantir la stabilité de la Région.

Cependant, nous sommes aussi convaincus qu’il faut opérer dans un régime ouvert, sans barrières au commerce qui limitent les chances de coopération et l'adoption par l'Algérie d'importantes mesures de protection a inévitablement pénalisé nos échanges.

ll est donc nécessaire de garder un dialogue ouvert, constant, et de travailler en étroite collaboration avec la CGEA pour éliminer progressivement les obstacles qui encore ralentissent nos relations bilatérales qui demeurent indéniablement importante à plus d'un titre et dans beaucoup de domaines.

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