Projet de Loi de Finances 2020 : Vers l’instauration d’impôts sur la fortune

Changement dans l’air et non des moindres. Longtemps récusée ou reportée, la proposition de soumettre les fortunes à des taxes et impôts revient sur la table. Pas plus tard que mercredi dernier le gouvernement a examiné l’avant-projet de loi de Finances 2020 dont notamment le chapitre inhérent à l’impôt sur la fortune.   Le texte de  PLF 2020 propose, clairement,  le renforcement des  impôts et taxes sur la fortune et les biens en fonction des signes de  richesse mobilière et immobilière. Cette proposition vise à « assurer une meilleure répartition des charges  fiscales entre les citoyens », a indiqué un communiqué des services du  Premier ministre. La hauteur de l’impôt en question variera entre  1% à 3,5%, sur tout patrimoine d'une  valeur supérieure à 50 millions de dinars. Une proposition qui  avait été, pour rappel,  introduite dans le  projet de loi de finances (PLF) 2018 avant sa suppression, sur proposition  de la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire  nationale (APN). Les biens visés dans le PLF 2018 étaient essentiellement les biens  immobiliers, les véhicules particuliers d'une cylindrée supérieure à 2.000  cm3 (essence) et de 2.200 cm3 (gasoil), les yachts et bateaux de plaisance,  les chevaux de course, les avions de tourisme, les objets d'art estimés à  plus de 500.000 DA, les bijoux et pierreries, or et métaux précieux. Cependant, la commission des finances et du budget de l'APN avait ensuite  proposé, dans le cadre des propositions d'amendements relatives au PLF  2018, de supprimer la disposition relative à l'imposition d'un impôt sur la  fortune afin d'éviter une fuite des capitaux vers le circuit informel.  La commission avait alors expliqué qu' « il était très difficile d'appliquer  cet impôt sur la fortune du fait du faible niveau de digitalisation au  niveau des services des Finances, ce qui rendait très compliqué  l'identification et le recensement des fortunes ». Un tel impôt aurait constitué une «double imposition » du fait que les  personnes activant dans le secteur formel sont déjà soumises à plusieurs  impôts et taxes, avait argué la commission. Mais la véritable raison réside dans le seuil de l’imposition (50 millions de DA) estimés ne pas etre un critère suffisant pour qualifier un citoyen de riche.

R. T

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