L'annonce est contenue dans un document de cet organisme, signé par le délégué général Rachid Belaid, publié vendredi par des médias. «Les mesures conservatoires-gel des opérations de commerce extérieur de biens et de services de et vers l'Espagne- ne sont plus de mise" à compter de jeudi, a indiqué l'ABEF dans une note adressée aux directeurs de banques et d'établissements financiers.
Celle-ci a été prise à "l'issue de l'évaluation du dispositif" mis en place après les restrictions, et "en concertation avec les acteurs concernés du commerce extérieur", a précisé l'ABEF.
Les restrictions avaient été imposées après la suspension le 8 juin par l'Algérie du "traité d'amitié" conclu en 2002 avec l'Espagne, afin de protester contre le revirement de Madrid sur le dossier du Sahara occidental pour s'aligner sur la position du Maroc. Le jour-même, l'ABEF avait demandé aux banques de suspendre les domiciliations bancaires des opérations de commerce extérieur de produits et services, de et vers l'Espagne.
En 2019, avant la pandémie, l'Espagne était un partenaire important de l'Algérie. Elle était son quatrième fournisseur de biens et services, derrière la France et l'Italie, mais devant l'Allemagne.
Le chef de la diplomatie espagnole José Manuel Albares, avait obtenu le plein soutien de la Commission européenne. Une déclaration conjointe du haut représentant pour la politique étrangère, Josep Borrell, et du vice-président chargé du commerce, Valdis Dombrovskis, a souligné que les mesures algériennes "semblent être, à première vue, une violation de l'accord d'association". "Cela implique un traitement discriminatoire d'un État membre de l'UE." Depuis, Bruxelles ne s'est plus prononcé sur ce sujet.
Cette décision augure-t-elle d’une reprise du commerce bilatéral ? Les entreprises espagnoles exportant vers l'Algérie donneront bientôt une réponse à cette interrogation.
Le gel des opérations de commerce extérieur de biens et services a affecté tous les échanges et certains contrats, à l'exception des hydrocarbures que l'Algérie exporte.
L'approvisionnement en gaz est aujourd'hui le seul lien commercial qui subsiste.
Les relations hispano-algériennes traversent une crise diplomatique après le changement de position adopté en mars par le gouvernement espagnol sur le Sahara Occidental en soutenant la proposition marocaine d'autonomie sur son territoire et qui rompt avec son soutien historique aux accords de l'ONU d'organiser un référendum sur l'indépendance.
Commentant la décision de lever le gel des opérations d'exportation et d'importation avec l'Algérie, le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Alparis a déclaré vendredi soir que Madrid «souhaitait des relations normales, comme c'est le cas avec tous les pays voisins. Nous espérons que la normalisation des relations commerciales se réalisera sur le terrain».
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