Alliance Assurances : Légère hausse du chiffre d’affaires

Alliance Assurances a rendu public son bilan financier du premier semestre 2023. Le rapport fait apparaître une légère hausse du chiffre d’affaires. Estimé à 2,979 Md DZD au 30 juin 2023, (contre 2.874 Md DZD au 30 juin 2022), le chiffre d’affaires a ainsi enregistré une hausse de l’ordre de 3,7%, toujours en comparaison avec la même période de l’année 2022.

S’agissant du résultat, il est estimé à 97,8 millions DA VS 155,9 millions de DA au 30 juin 2022, soit une régression de 37,2 % par rapport à la même période de l’année précédente. Cette tendance baissière est due à plusieurs facteurs dont la hausse vertigineuse des coûts des sinistres notamment celui de la branche automobile ainsi que celui des indemnisations qui va crescendo. De plus, en raison du blocage du dossier de la révision des tarifs règlementaires de la responsabilité civile, aucune possibilité de rééquilibrage financier n’est à l’ordre du jour.

En tant qu’acteurs actifs dans l’industrie de l’assurance en Algérie, l’entreprise n’a cessé d’alerter les autorités sur la grave situation qu’endure le secteur et les graves conséquences qui découlent du non-traitement des doléances présentées et des problèmes structurels persistants. Parmi ces derniers : les tarifs liés à la branche automobile et les tarifs de manière plus générale, la refonte des textes juridiques, les créances, la concurrence déloyale, le fonctionnement interne du secteur et inter-acteurs ; la persistance de la discrimination entre le secteur public et privé quant à l’accès à certains marchés.

L’industrie est caractérisée par la diminution continuelle de la prime moyenne en raison des tarifs, de la concurrence déloyale, de la régulation ainsi que de l’augmentation continuelle des charges sinistres en raison du taux des accidents de la route ainsi que du prix des prestations et de la pièce de rechange. Ces derniers ont en effet connu une démultiplication ces dernières années suite à l’inflation et au renchérissement à l’international.

La non-résolution concrète des problèmes qui entravent les activités de l’industrie des assurances risque de mettre tout le secteur dans une situation intenable et de risque systémiques et menacer sa résilience et sa capacité à se redresser, c’est ce qui a été mis en exergue dans un communiqué de presse. Le retard dans la mise en place des réformes structurelles et opérationnelles qui s’imposent de toute urgence ne permettra pas l’amélioration des ratios et le classement de notre marché dans la région et à l’international, poursuit la même source.

D’autre part, la numérisation du secteur constitue un nouveau défi qui pourra accélérer la modernisation du marché. Cette dernière figure en 23e position des «54 engagements du président de la République » et elle porte clairement sur la nécessité impérieuse de moderniser et numériser le secteur des assurances. La digitalisation du secteur est un impératif vital, selon Alliance Assurance mais ne pourra créer de réels changements «si on ne s’attaque pas aux dossiers urgents lesquels sont : les Tarifs RC automobiles, les créances, la concurrence déloyale, la modernisation du secteur et le soumettre aux normes internationales et régionales».

Le maintien du statut quo est une menace sérieuse pour le devenir du marché et il est plus qu’urgent que l’Union des Compagnies d’Assurances et de Réassurance (UAR) ainsi que les structures centrales de la tutelle réagissent à la gravité de la situation en mettant en place une feuille de route globale et un plan d’action pour un redressement salutaire et opérationnel selon Hassen Khelifati. PDG d'Alliance Assurances.

La numérisation du secteur peut être considérée comme un mal pour un bien à condition qu’elle soit accompagnée de certaines décisions structurelles et opérationnelles urgentes. Parmi ces dernières : la révision des différents tarifs notamment les tarifs RC Automobile, la mise en place des tarifs planchers, certaines décisions organisationnelles et opérationnelles sous la supervision de la tutelle, l’exercice de la régulation sur certaines pratiques qui tirent notre secteur vers le bas, mettre un terme aux dérives constatées dans la gestion et l’octroi de créances et revenir aux normes universelles de fonctionnement du secteur des assurances. En l’absence de décisions sur le terrain, «notre industrie ne pourra ni se relever ni relever le défi d’améliorer son chiffre d’affaires ou son taux de pénétration ni améliorer notre classement à l’international», poursuit-il.

Avec les nouvelles annonces de nos autorités supérieures sur le nouveau PIB national à plus de 233 Md de USD en 2022, le taux de pénétration des assurances va mécaniquement aller vers le bas ce qui entraînera une dégradation mécanique du classement de notre marché à l’échelle arabe, africaine et internationale d’où l’impérieuse nécessité de prendre des mesures urgentes et pratiques et procéder au traitement, sans délais, des dossiers en suspens depuis plusieurs années.

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