Création en cours de l’agence de santé alimentaire

Kamel Rezig, ministre du Commerce, a fait savoir ce samedi 7 mars 2020 à Alger que son département œuvrait à «criminaliser»  la  production ou la commercialisation de produits périmés ou non-conformes aux règles d'hygiène.   «Nous œuvrons de concert avec le Premier ministre et le ministre de la Justice à modifier la loi, en ce sens que toute utilisation ou vente de produits périmés sera considérée comme crime puni par la loi, et non un délit ou une infraction comme c'est le cas aujourd'hui», a déclaré M. Rezig lors d'une rencontre avec des cadres du secteur du Commerce et des chambres  de commerce des wilayas. Qualifiant le «fabriquant ou le commerçant offrant au citoyen des produits   cancérigènes ou délétères de meurtrier», le ministre a affirmé que «la santé et le bien-être du citoyen sont une ligne rouge», faisant état de «l'application de mesures sévères contre les contrevenants».  S'adressant aux importateurs et producteurs, M. Rezig a affirmé que l'ère de l'importation à l'emporte-pièce et de la mise en vente de produits périmés ou non-conformes aux règles d'hygiène est révolu, assurant que «tout le monde sera soumis à la loi et que le contrôle atteindra tous les   niveaux du secteur de l'agroalimentaire». Dans ce cadre, le ministre du Commerce a fait état de la création en cours   d'une agence de la santé alimentaire regroupant les instituts relevant des ministères de l'Agriculture, de l'Industrie et de la Santé, dans le but de veiller à la qualité et à la régularité du processus de production. Quant au contrôle des marchandises importées, le ministre a fait savoir que l'Algérie avait décidé d'acquérir des laboratoires mobiles à installer au niveau de chaque port, indiquant que le gouvernement s'était engagé «à   ne laisser accéder au marché national aucun produit importé non-conforme aux règles de sécurité et de qualité quitte à renvoyer les bateaux chargés». Le nombre de laboratoires existants et ceux prévus à l'achat est de l'ordre de 29, qui seront renforcés par d'autres outils de contrôle et de   régulation pour rehausser le nombre total des moyens à 45 au niveau national.

Ces déclarations viennent à quelques jours de la fermeture de l’usine de produits laitiers du géant de l’agroalimentaire Danone. Une mesure décidée «après la découverte de l’utilisation de parfums périmés […] dans la production de yaourts», selon le directeur du Commerce de Blida, Djamal Abbad. A l’origine de la découverte de ces infractions, une inspection surprise de l’usine Danone menée par les services spécialisés de la wilaya. Ceux-ci affirment avoir saisi «600 kg de la matière première» incriminée, apprend-on auprès des médias.

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