La situation de la Caisse Nationale des Retraites (CNR) semble se compliquer davantage d’année en année creusant, ainsi, un plus grand déficit. C’est du moins ce qui a été révélé, hier, par Slimane Mellouka, DG de la CNR lors de son intervention devant les membres de la Commission de Santé, des Affaires sociales, du Travail et de la Formation Professionnelle de l’APN. « L’'équilibre financier de la caisse reste extrêmement précaire» a-t-il indiqué imputant cette situation financière difficile à « l'évolution effrénée des dépenses avec un taux d’accroissement annuel moyen de 18% entre 2010 et 2018, en raison notamment de la revalorisation annuelle des avantages de retraite, des augmentations salariales substantielles en 2012, avec des effets rétroactifs jusqu'à 5 ans et l'augmentation massive des départs en retraite avant l'âge légal». Il insistera à l’occasion sur : « l’aggravation du déficit de la CNR » en expliquant que « c’est dû essentiellement à la croissance modérée des recettes de cotisations, notamment durant la période allant de 2015-2018 avec un taux de couverture des dépenses par les recettes, qui a chuté de 81% en 2014 à 56% en 2018». Un état de fait qui a contraint les pouvoirs publics à décider de « la solidarité inter -caisses » et la contribution exceptionnelle pour l’année 2018 d'un montant de 500 milliards de dinars (art 110 de la loi des Finances 2018). Mais les choses ne se sont guère améliorées depuis et l’Etat s’est retrouvées encore une fois obligé à mettre la main à la poche pour débloquer l’argent nécessaire pour payer les retraites de 2019. En ce sens, l’invité de la commission parlementaire a rappelé la décision prise par le président de la République consistant à octroyer à la CNR un prêt par le biais du Fond national d'investissement (FNI) estimé à 600 milliards de DA. La détérioration de la situation financière de la CNR a, d’ailleurs, conduit les pouvoirs publics à engager une réflexion de fond sur le régime de retraite des travailleurs salariés en vue d'améliorer ses comptes financiers à moyen et long terme et d'en assurer la viabilité.
Ranya Touachi
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