Le projet de loi de finances 2020 (PLF 2020), présenté mercredi dernier en conseil du Gouvernement, semble remettre en cause la gestion économique actuelle puisqu’il revient sur des dispositions qu’il a écarté dans un passé pas très lointain. C’est le cas, à titre d’illustration, pour ce qui est de l’endettement extérieur puisque le texte en question propose «la possibilité de recourir, de manière sélective, au financement extérieur auprès des institutions financières mondiales de développement en vue de financer les projets économiques structurels et rentables avec des montants et des délais en rapport avec le rendement de ces projets et leur solvabilité» comme indiqué par le communiqué des services du Premier ministre. Ainsi, le Gouvernement décide de diversifier ses sources de financement pour encourager les projets économiques vitaux au lieu de poursuivre le financement non conventionnel, qui pourrait alourdir davantage la dette publique interne. Celle-ci s’élevait déjà en 2018 à plus de 37% du PIB alors que la dette externe ne dépasse pas, actuellement, 1% du PIB. Ceci ne signifie pas, pour autant, que l’Algérie en a fini avec le financement non-conventionnel même si le gouvernement avait annoncé le gel de ce type d'endettement durant le deuxième semestre de l'année en cours. Or, il se trouve que tous les signaux économiques actuels indiquent la possibilité, voire la nécessité, d’y recourir à nouveau pour la simple raison que l’endettement auprès des institutions financières (Banque mondiale (BM), la Banque islamique de développement (ISBD), la Banque européenne d'investissement (BEI) et bien d'autres) ne pourra jamais couvrir le déficit algérien dans son intégralité. A noter également que L'Algérie avait procédé en 2017, en raison d'une dure crise économique, à l'amendement de la loi relative à la monnaie et au crédit pour permettre au Trésor public de s'endetter directement auprès de la Banque d'Algérie sans plafonnement de cet endettement, jusqu'à 2022.
R. T
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