Baisse de 18% de la valeur des importations en 2020

Les importations de l'Algérie ont enregistré, en 2020, une baisse de 18%, soit 34,4 milliards de dollars, et les exportations de 33%, soit 23,8 milliards de dollars, selon le directeur général du Commerce extérieur au ministère du Commerce, Khaled Bouchelaghem. «2020 a été une année particulière en termes d'exportations et d'importations, du fait de la crise sanitaire que connait le pays depuis mars dernier, et qui a amené le Gouvernement à prendre plusieurs mesures visant à préserver les stocks des produits de base, à travers l'établissement d'une liste de 30 produits interdits à l'exportation pour une durée de 6 mois renouvelables», a-t-il expliqué.

Les trois derniers mois ont enregistré une reprise progressive des activités commerciales, a fait observer M. Bouchelaghem affirmant que le total des échanges commerciaux (importations/exportations) s'est élevé en 2020 à 58 milliards de dollars.

Certaines filières économiques, industrielle et agricole, à l'instar du plastique, l'emballage, le ciment, le papier, les produits alimentaires et les dattes ont pu maintenir leurs activités d'exportation en 2020. Par ailleurs, l'année 2020 a été marquée par une réévaluation globale de l'Accord d'association avec l'Union européenne, l'Accord de la Zone arabe de libre-échange (ZALE) et l'Accord préférentiel avec la Tunisie.

La Chine est le premier partenaire de l’Algérie, avec 17 % des importations, suivie par la France (10%), l’Italie (7%), l’Allemagne (6,5%), l’Espagne (6,2%), a indiqué M. Bouchelaghem, soulignant que les pays de l’UE réunis viennent en tête des pays exportateurs vers l’Algérie.  

S’agissant des démarches visant à rationaliser les importations et à renforcer les exportations nationales, le représentant du ministère du Commerce a cité la mise en application de l’instruction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant à réduire les importations de 10 milliards de dollars, à travers plusieurs dispositions inhérentes à l’importation de marchandises agricoles en saison de récolte, la suspension de l’importation des viandes congelées, et l'amélioration de la liste des produits soumis à la taxe supplémentaire provisoire préventive.

Dans le même cadre, le ministère du Commerce a élaboré un projet de décret exécutif fixant les conditions et modalités d’exercice des activités d’importation de matières premières, produits et marchandises destinés à la revente en l’état, après la réalisation en 2019 de 14 milliards DA de recettes, a-t-il poursuivi.

A cet effet, un cahier de charges spécial et de textes juridiques ont été mis au point de concert avec les ministères et instances concernés dans le but de lutter contre le phénomène de surfacturation.

En 2020, un fichier national numérique des produits fabriqués en Algérie et un autre dédié aux importateurs et exportateurs ont été élaborés pour limiter l’exportation des produits subventionnés et des produits extraits de matières premières subventionnées, a rappelé le même responsable.

Ce fichier donne aux décideurs de la lisibilité sur ce qui est produit et sur les capacités de production locales, et permet de déterminer les produits éligibles à l’importation, de même que les sociétés productives et les exportateurs.

Ces banques de données sont extrêmement importantes en ce sens qu’elles permettent aux autorités locales d'avoir une vision précise pour prendre des décisions judicieuses instantanément, selon le directeur général du Commerce extérieur, et ce, au vu de la dépendance de l’économie nationale des recettes pétrolières.

Concernant les opérations d'indemnisation des dépenses liées au transport pour les exportateurs locaux via le Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE), M. Bouchelaghem a fait état de l'indemnisation de plus de 8600 factures, soulignant la prise en charge, actuellement, des factures du 2e trimestre de 2020 en vue de leurs règlement en temps réel.

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