Espagne: l'interdiction de coupure de courant aux plus pauvres

Le gouvernement conservateur espagnol a  Présenté vendredi un projet de loi visant à interdire les coupures  d'alimentation électrique pour les foyers "extrêmement vulnérables", un mois  après la polémique née du décès d'une octogénaire privée de courant. Devant la presse, le ministre de l'Energie Alvaro Nadal a expliqué qu'il  était question d'"interdire les coupures dans les cas où les consommateurs sont  extrêmement vulnérables". Avant d'engager le processus menant à une interruption de la fourniture D’électricité, la compagnie devrait aviser le consommateur et les services  sociaux régionaux, pour vérifier s'il s'agit d'un foyer à protéger.

Un tel mécanisme, concernant notamment chômeurs et personnes âgées aux  revenus très faibles, est déjà en vigueur en Catalogne (nord-est).Par ailleurs, 2,3 millions de foyers considérés comme "vulnérables"  bénéficient déjà en Espagne d'une réduction de 25% sur leur facture  d'électricité.  

  Mais les associations font valoir que des millions d'Espagnols subissent la  "  pauvreté énergétique" depuis le début de la crise en 2008 qui a fait exploser  le chômage, tandis que les tarifs de l'énergie grimpaient.  Entre 2006 et 2015, le prix de l'électricité a augmenté de 56% et celui du 

gaz de 28%, selon des statistiques officielles. En 2015, les deux principales compagnies d'électricité ont pratiqué 506.481  coupures de courant, 5,9% de plus qu'en 2014, selon une association de consommateurs.

   Reconduit fin octobre à la tête du gouvernement, Mariano Rajoy reste sans  majorité au parlement et contraint de négocier avec l'opposition.

   Le porte-parole du gouvernement, Íñigo Méndez de Vigo, a ainsi souligné que  le projet de loi était le fruit d'"un accord avec différentes forces"  le  parti socialiste et le parti libéral Ciudadanos - mais qu'il devait encore être  discuté avec d'autres partis et les administrations régionales. Il faudra aussi "obtenir le feu vert de la Commission européenne", a-t-il  dit.

   Le parti antiaustérité Podemos avait vivement dénoncé "la misère  énergétique" en décembre, à l'Assemblée et lors de manifestations Podemos a aussi critiqué les liaisons entre grandes entreprises  énergétiques et milieu politique. Après avoir laissé le pouvoir, l'ancien Premier ministre conservateur José  María Aznar a conseillé Endesa et l'ex-chef de gouvernement socialiste Felipe  Gonzalez siégé au conseil d'administration de Gas Natural.

Hakim.B

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